MEC présente Latitude Latex, une série d’articles pour découvrir le latex autrement. Cinéma, télé, photographie, danse, tout y passera. Tour à tour sensuel, effrayant, amusant et grisant, le latex sert de nombreux desseins, que nous allons nous faire un plaisir d’explorer avec vous. La première publication revient sur une figure devant laquelle on se mettrait à genoux sans hésiter : Diabolik. Bonne lecture à tous !
Diabolik. À ce nom, les trentenaires vont avoir des flashs, souvenirs d’un dessin animé diffusé sur M6 au début des années 2000. D’autres connaîtront la bande dessinée italienne, œuvre mythique pour nos cousins transalpins créée par les sœurs Angela et Luciana Giussani au début des années 60. Inspiré d’Arsène Lupin pour la cambriole, de Fantomas pour le masque et les motivations, Diabolik est un personnage ambigu, dont le costume noir et brillant aura excité l’auteur de ces lignes une bonne partie de son adolescence.
Car Diabolik, c’est avant tout une esthétique. La combinaison intégrale en latex épais se démarque par une cagoule qui ne laisse voir que les yeux bleu intense de l’homme qui l’habite. Un homme sûr de lui, qui ne fait pas vraiment d’effort pour se cacher. On le soupçonnerait presque d’avoir des penchants exhib, tant il aime déambuler à découvert dans sa jolie tenue.
Si visuellement il a tout du « gimp », Diabolik n’est pas homme à servir docilement un Maître. Il est froid, calculateur, n’hésitant pas à tuer pour arriver à ses fins. Ses créatrices disaient pourtant de lui : « Pour nous, Diabolik n’a rien qui puisse offenser la pudeur d’un jeune garçon.1 » Bien sûr, elles parlaient de la « violence inhérente au style du giallo » mais qu’elles ne nous fassent pas croire que le choix, même inconscient, de sa tenue ne répond pas à quelque désir. Leur désir à elles ? À celui de l’illustrateur Angelo Zarcone, peut-être ? Une chose est sûre : depuis les années 60, Diabolik aura émoustillé plus d’un ado avec sa combinaison noire et son ton autoritaire.
L’univers Diabolik a connu de nombreuses déclinaisons. La plus kitch de toutes : Danger : Diabolik, une adaptation de Mario Bava sortie en 1968. Trésor ciné pour certains (la scène de douche est un bijou de fausse censure), on aurait quand même pu craindre le nanar. Un héros en costume dans les années 60… Nous sommes pourtant bien loin du Batman ridicule de l’époque lycra mal taillé. Les fétichistes retiendront surtout la cagoule qui épouse les traits du visage de Diabolik.
Pour les adaptations plus récentes, on ne saurait que trop vous conseiller la vision bandante qu’en offre l’illustrateur Gabriele Dell’Otto pour la série Diabolik: Nero su nero. Et pour les messieurs qui s’intéressent un tant soit peu à la gent féminine, vous aurez tout le loisir d’admirer les formes de l’acolyte de Diabolik, Eva Kant, elle aussi intégralement moulée dans du latex.
Diabolik se décline en bandes dessinées, films, dessin animé, jeux vidéo, série TV et jouets, évidemment.
Référence
1. Diabolik sono io, documentaire de Giancarlo Soldi (en italien) https://youtu.be/6DTX6jt-MUw?t=1140
17/05/2021
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